All We Can Eat

L’autre jour j’ai craqué, j’avais faim, trop faim. J’ai du avoir peur pour ma descendance, pour la survie de  l’éspèce, un truc du genre, un genre de reflexe primitif de défense… Il a fallu que j’aille défoncer un buffet à volonté comme on dit dans le milieu. Défoncer c’est le mot juste, parce que c’est pas de l’alimentation à ce niveau là, c’est la guerre !

Oui c’est une guerre, entre la nature et moi. Et j’étais pris en sandwich, entre celle à l’intérieur de moi, mon estomac, mes glandes hormonales, mes vésicules, toute la vie de l’intérieur. J’étais pris en sandwich entre cette nature interne donc et toute la nature qui était étalée là sur les buffets, de la nature cuisinée, frite, en wok, en beignet, en salade, de la nature liquide, de la nature sucrée, du aigre-doux sa mère… hmmmm la guerre ouaiiiii

Bien concentré, limite en méditation, un genre de Tetris ou de jeu de taquin qui se joue sur le foie, l’estomac, les intestins, le colon, enfin les colons. Tiens là ya un espace, et puis si tu bourres un peu et que t’y mets un truc sucré à la fin il va se passer un truc magique, genre de bubblebreaker ou tout à coup tu crois faire le vide sans passer chez Jacob delafond, d’ailleurs ça pourrait être intéressant de connaître la progression de leur chiffre d’affaire depuis l’apparition des buffets à volonté, c’est que nous, la nature on la transforme en merde hein, bon je m’égare…

Concentré donc, comme tout le monde ici, l’affaire est sérieuse non mais oh, on est en pleine hyper-rationnalisation économique de notre rapport à la nature, j’en veux plein, j’en veux un maximum pour l’argent que j’ai dépensé. Mettre le chinois sur la paille, lui faire regretter son investissement, déboiter les fruits de mer, ça c’est hyper rationnel, parce que ça coute cher chez la poissonnier cette came, alors ouai focus sur les fruits de mer, les coquilles saint jacques, les moules, les encornets, le poissons frit et les sushis bien sûr, pour faire classe, un peu de délicatesse nippone, à ce prix là on va pas se priver. Surtout qu’à partir de la 2eme assiette, ça y est je suis gagnant, j’ai gagné, je suis winner, là, jusqu’à ce que je ressorte du réfectoire, victoire totale, écrasante, dégoulinante, déglutissante.